Commission des Comptes de la Sécurité Sociale
La CSMF exige un soutien accru pour la médecine de ville
La Commission des Comptes de la Sécurité Sociale a confirmé la contraction des dépenses d'assurance maladie grâce aux efforts de maîtrise réalisés principalement par la médecine de ville avec de surcroît un effort supplémentaire à hauteur de 1,1 milliard d'euros sur les 1, 4 milliard d'euros d'économies supplémentaires réalisées en 2013 avec les sous consommations d'ONDAM, et une surexécution de 109% des objectifs de maîtrise médicalisée. Concrètement la médecine de ville libérale contribue 4 fois plus aux économies que les hôpitaux publics qui continuent de creuser leurs déficits. Au lieu de tirer bénéfice de cette situation et de soutenir le développement des soins de ville libéraux pour conduire une réforme ambitieuse de l'hospitalisation publique, le Gouvernement indique, vouloir accroître la pression sur la ville. Pour la CSMF, premier syndicat médical français, une telle politique est inacceptable car elle revient, non seulement à pénaliser les acteurs les plus vertueux du système de soins, mais surtout, elle conduit à des conséquences négatives pour les patients.
Pour la CSMF, il n'est ni possible, ni raisonnable d'aller au-delà des efforts actuels demandés à la médecine de ville sans engager une politique dure de maîtrise comptable conduisant au rationnement des soins et sans nuire à la qualité des soins. Pour la CSMF, « on est à l'os » et il n'est pas possible d'aller plus loin.
La CSMF rappelle que des gisements importants d'économie existent, en particulier dans les hôpitaux publics, qui demeurent à l'écart de la maîtrise médicalisée, qui pratiquent une tarification disparate dénoncée récemment par les associations de consommateurs et qui persistent à maintenir des lits et services devenus inutiles. La CSMF plaide pour un recentrage des hôpitaux publics sur leur cœur de métier, la régulation de l'accès aux urgences, le transfert vers la médecine libérale de ville de leurs activités qui peuvent l'être comme la chirurgie ambulatoire et l'accélération du développement des sorties précoces d'hospitalisation. Les médecins libéraux, pour peu qu'on leur en donne les moyens sont prêts à s'engager. C'est cette politique qui permettra de rééquilibrer les comptes, et non, comme le voudraient certains, une tentacularisation de l'hôpital vers la ville.
La CSMF presse donc le Gouvernement d'abandonner son discours de maîtrise comptable et d'accorder un soutien plus fort à la médecine de ville, en y incluant la médecine spécialisée de proximité. Elle souhaite ainsi que la rédaction du projet de loi santé soit revue pour y inscrire concrètement le transfert vers la ville des parts de l'activité hospitalière qui peuvent l'être, avec les transferts budgétaires correspondant, pour permettre aux hôpitaux de se réformer en se concentrant sur leurs activités prioritaires.
Dans ce cadre, la CSMF ne saura accepter la construction d'un ONDAM 2015 qui n'adresse pas un signal fort à la médecine de ville libérale.