L’EXAMEN PODOLOGIQUE
Toujours indispensable avant l’imagerie et souvent suffisant
Docteur Alain HEULINE
Attaché du service de Rhumatologie de l’Hôpital Saint-Philibert
En une heure on ne peut se contenter que d’une approche clinique et pragmatique motif pour lequel le titre sera la PODOLOGIE AU PAS DE COURSE !
1. Cet examen clinique concerne tous les âges de la naissance à quatre vingt dix ans ou plus; évidemment chez un nouveau né on pourrait me rétorquer qu’il ne marche pas; néanmoins les malformations font parties de l’examen podologique et il n’est pas rare de découvrir une synostose qu’il est souvent nécessaire de corriger chirurgicalement en général très tôt.
2. L’examen podologique doit commencer par la chaussure avec quelques éléments fondamentaux que je vais montrer avec démonstration de l’usure dite normale ou non de la chaussure reflétant le trouble statique
3. La douleur est le maitre symptôme associée aux troubles de la marche, elle est mécanique reliée à un névrome de Morton, une neuropathie, des troubles vasculaire ou encore un diabète. Tout cela pour dire que la chaussure surtout est la première semelle et doit s’adapter aux déformations du pied.
4. L’examen doit se faire pieds nus mais également on examinera les membres inférieurs. L’inspection recherche une déformation (hallux valgus par exemple un varus calcanéen ou un que l’on verra bien sur le podoscope, une inégalité de longueur des membres inférieurs mais aussi un mal perforant plantaire en cas de diabète ou encore un pied large comme dans une acromégalie
Sinon il ne faut pas méconnaître une arthrite de l’avant pied et du média pied remarqué dans le rhumatisme psoriasique ou dans la PR et bien sur dans les troubles métaboliques comme la goutte ou la chondrocalcinose
Le pied ainsi douloureux peut être à l’origine de nombreux mots : gonalgie, rachialgies, tout cela par le biais des rotations des genoux et du bassin entraînant des contraintes mécaniques anormales
5. C’est là où le podoscope devient intéressant pour rechercher un varus ou un valgus calcanéen sur un pied creux ou plat, apprécier les rotations interne et externe du membre inférieur nous aidant à corriger éventuellement la rotation ou la déformation par des orthèses plantaires adaptées voir même par des simples chaussures.
Finalement la chaussure est la première semelle, l’examen du pied doit être visuel palpatoire et podoscopique et permet en général de cibler 90% des pathologies rencontrées, les 10% restants, sont les cas difficiles ou bien inflammatoires.
Bien sur on n’oubliera pas l’examen général à la recherche d’une goutte, d’une artérite.
Un cas à part sont les enfants de moins de cinq ans ce sont souvent les parents qui sont inquiets et beaucoup d’orthèses sont inutiles comme par exemple pied plat valgus qui est physiologique jusqu’à l’âge de cinq ans à huit ans, qui va se corriger avec l’augmentation de la tonicité musculaire !
On ne peut pas en rester là sur l’examen clinique, il faut également rechercher des troubles neurologiques qui peuvent être en rapport avec un névrome de Morton, un syndrome du canal tarsien, favorisé par un varus ou un valgus du pied et de la cheville.
6. La radio est également utile à la recherche de troubles morphologique comme une synostose qui n’a pas été corrigé par la chirurgie et justife parfois la mise en place d’orthèses.
Il nous reste quand même le délicat problème de cette fameuse épine calcanéenne très souvent rendue responsable de talalgies plantaires mais qui en fait n’est que le reflet de la tension de l’aponévrose plantaire sur un pied creux.
Donc il est tout à fait illusoire de vouloir traiter l’épine calcanéenne par la chirurgie par exemple puisque celle-ci est innocente le plus souvent.
Enfin dans les déformations telles l’hallux valgus ou dans les métatarsalgies rebelles la chirurgie est indiquée, le plus souvent le traitement est cinésiologique mais également orthopédique sous la forme de la mise en place d’orthèses plantaires adaptées avec surtout de bonnes chaussures.
7. Cet exposé est bien sur succinct, il survole un peu toutes les pathologies mais nous avons l’avantage maintenant de connaître les points fondamentaux pour ne pas abuser de diagnostics obligeant le patient à porter des semelles, mais également de mettre en évidence une pathologie rare qu’il ne faut jamais oublier comme par exemple la maladie de Charcot
Il vaut mieux être bien chaussé qu’être mal orthésé !
Références
BRAUN
A.GOLDCHER ++++PODOLOGIE Masson