GESTES PRATIQUES EN DERMATOLOGIE

GESTES PRATIQUES EN DERMATOLOGIE

Ce qu’on peut enlever, ce qu’on peut brûler, ce qu’on peut dépister

Docteur Thierry WIART

 

La pratique des gestes techniques en dermatologie requière des moyens simples et une formation qui permettent de les mettre en œuvre après un diagnostic le plus souvent clinique et en gérant au mieux l’environnement et le risque cicatriciel.

INTRODUCTION:

  • Motif de consultation fréquent
  • Diagnostic clinique préalable (dépister carcinome ou mélanome)

AVANT L’INTERVENTION :

  • information du patient concernant le diagnostic et les possibilités de traitement avec avantages et inconvénients (douleur, suites opératoires). Lésion bénigne => c’est le patient qui décide sans suggestion.
  • ATCD du patient : anticoagulants ? PACE MAKER ? ATCD de malaise vagal ?
  • réalisation « sur le champ » si certitude d’absence de cicatrice (sauf botriomycome ?) ou programmation
  • meilleure gestion du temps (ne pas vouloir tout faire d’emblée)
  • possibilité d’une prémédication
  • temps d’information : mieux gérer les suites du geste et le risque cicatriciel
  • distinguer le geste de la consultation pour le plan médico-légal et pour la cotation (cumul impossible avec consultation)
  • anxiété doublée et potentialisée
  • demande des parents qui ne vont pas subir le geste eux-mêmes
  • ne pas tromper l’enfant sur la douleur
  • éviter la force ou la « violence médicalisée »: savoir renoncer au geste
  • présence des parents ou pas ?
  • L’enfant et le(s) parent(s) :
  • attention aux cicatrices
  • matériel réanimation
  • ne pas être seul… ?
  • si on en fait, en faire souvent…

ANESTHESIE :

  • locale de contact : cryofluorane, EMLA, chlohydrate de buprocaïne
  • locale (AL) intradermique ou sous-cutanée : XYLOCAÏNE (avec EMLA)
  • rarement (enfant): neuroleptanalgésie, anesthésie général

PREMEDICATION :

  • psychologique, verbale : info préalable, contact avant le geste
  • médicamenteuse : EMLA, sédatifs (ATARAX) si ATCD de malaise vagal, antalgiques
  • protoxyde d’N : CALINOX (efficace, temps d’utilisation, coût)

CURETAGE :

  • molluscum contagiosum
  • curette : pleines, fenêtrées, stérilisées, usage unique
  • sous EMLA voire AL, voire prémédication
  • attention aux cicatrices (visage)
  • éviter les zones sensibles (visage, paupières, zones génitales)
  • ne pas passer en force…

CRYOTHERAPIE :

  • Azote, récipient isotherme (Nord Azote) à nettoyer
  • Coton-tige, tige avec coton, canister ou cupule de prélèvement (usage unique)
  • Douleur + à +++
  • temps d’application : pas trop « fort »…
  • jours suivants (douleur, phlyctène, croute)
  • risque cicatriciel (dyschromie sur peau pigmentée, indice UV élevé, matrice unguéale)
  • molluscum, verrues : résultat inconstant
  • kératoses séborrhéiques, kératoses actiniques, lentigos actiniques, fibromes en pastille ou molluscum
  • cryochirurgie…

ELECTROCOAGULATION (ECT) :

  • principe : courant alternatif de haute fréquence ;
  • section ou coagulation
  • épilation (« douce ») ou normale « forcée »
  • monopolaire : plaque ou poignée contact neutre
  • bipolaire si pace maker (contrôle postopératoire)
  • pointes jetables ou autoclave
  • bijoux
  • sous AL > à vif
  • Coagulasem T100 : ++ mais ne se fait plus !
  • verrues :
    • avant curettage (section couche cornée plantaire, « soufflage ») et après curettage (saignement)
    • attention aux cicatrices (ongles, plante du pied), aux récidives…
    • angiome stellaire : après information, 1 seul essai !
    • fibromes pédiculés : fulguration, section du pédicule

EXCISION à l’aiguille

  • bleue
  • douleur, saignement, inflammation postopératoire
  • kyste sébacé, minium

BIOPSIE ET EXCISON-SUTURE D’UNE LESION

  • Sous AL après EMLA et prémédication
  • Sous AG selon l’importance du geste, le contexte
  • Geste programmé
  • Cicatrice : information++
  • Biopsie : pas trop vite pour les éruptions !

STERILISATION :

  • Autoclave
  • A froid : Steranios
  • Usage unique : curettes, pinces, kits jetables

INDICATIONS : cf tableau

COTATIONS CCAM : cf tableau

ASSURANCE : à vérifier

AUTRES TECHNIQUES plus spécialisées :

  • Chirurgie dermatologique
  • Laser
  • Cryochirurgie
  • Photothérapie dynamique
  • Injection de toxine botulique pour l’hyperidrose
  • Dermoscopie, vidéomicroscopie, microscopie confocale…

Quelques lésions cutanées et options de techniques

 

technique

résultat

alternative

dépister…

verrues

cryo, curettage-ECT

inconstant

kératolytiques, abstention exostose sous-unguéale radio
molluscum contagiosum

cryo, curettage

bon, récidive

abstention, Molutrex
condylome

cryo, électrosection, fulguration, laser

bon, récidive

Aldara, Condyline, syphilis séro-logies
Kératose séborrhéique

cryo

bon, récidive

abstention lésion mélanocytaire dermo-scopie
Kératose actinique

cryo, curettage-ECT

inconstant

Aldara, Efudix infiltration (carcinome épidermoïde) biopsie
Lentigos

bon

photoprotection lésion mélanocytaire (naevus, mélanome (de Dubreuilh) dermo-scopie
Grains de milium, microkystes

excision à l’aiguille

bon

Trétinoïne angiofibrome (STB), Tricho-épithéiliomes
fibromes pédiculés

électrosection, fulguration

bon

abstention
Botriomycome

curettage-ECT

bon

mélanome achromique ana-path
Naevus

excision-suture

abstention mélanome ana-path
Kyste sébacé

excision-suture

abstention carcinome sébacé ana-path
Lipome

excision-suture

cicatrice

abstention liposarcome ana-path
Ongle incarné

désonglage latéral, ECT ou phénolisation matricielle

récidive

résection unguéo-matricielle profonde  maladie de Bowen (carcinome épidermoïde), mélanome ana-path

 

QUELQUES COTATIONS CCAM Code

Tarif

Biopsie dermoépidermique, par abord direct

QZHA001

19,99   

Séance de destruction thermique ou chimique de lésion cutanée superficielle (lcs) =
électrocoagulation       1 à 5 lcs

QZNP013

22,10

électrocoagulation       6 lcs ou plus

QZNP025

27,06

cryothérapie de contact   en dehors du visage 1 à 10 lcs

QZNP004

21,28

cryothérapie de contact  en dehors du visage 11 à 50 lcs

QZNP012

25,41

cryothérapie de contact en dehors du visage 51 lcs ou +

QZNP005

30,36

cryothérapie de contact   visage  1 à 10 lcs

QANP007

28,80   

cryothérapie de contact   visage  11 lcs ou plus

QANP005

32,33

Exérèse de lésion superficielle de la peau et du tissu cellulaire souscutané
Exérèse tangentielle de     1 à 5 lésions cutanées

QZFA028

25,00

Exérèse tangentielle de     6 lésions cutanées ou plus

QZFA021

28,30

 

Exérèse tangentielle de 1 à 20 molluscum contagiosum

QZFA010

21,69

Exérèse tangentielle de 21 molluscum contagiosum ou +

QZFA015

29,13

Exérèse  par curetage      de 1 à 5 lésions cutanées

QZFA013

23,03

Exérèse  par curetage      de 6 lésions cutanées ou plus

QZFA022

28,81

Exérèse de lésion superficielle de la peau par excision d’une zone cutanée =

 

de moins de 5 cm²      une zone cutanée

QZFA036

28,80

                                       Supplément

FSD

40,00

total

68,80
de moins de 5 cm²      2 à 5 zones cutanées

QZFA031

36,87

                                       Supplément

FSD

40,00

total

76,87
de moins de 5 cm²      6 zones cutanées ou plus

QZFA003

42,93

                                       Supplément

FSD

40,00

total

82,93
Exérèse d’une lésion souscutanée susfaciale =

 

de moins de 3 cm de grand axe             une lésion

QZFA002

39,45

                                       Supplément

FSD

40,00

total

79,45
de moins de 3 cm de grand axe             2 à 5 lésions

QZFA001

53,22

                                       Supplément

FSD

40,00

 

ONGLES

 

Évacuation d’un hématome infra-unguéal, par voie transunguéale

QZJB001

10,62

Couverture du lit de l’ongle par reposition de la tablette ou pose de prothèse provisoire

QZMP001

62,70   

Exérèse partielle ou totale de la tablette d’un ongle

QZFA020

35,92

Exérèse partielle de l’appareil unguéal

QZFA039

29,34

 

GLANDES SUDORIPARES ET SEBACEES

 

Évacuation de kystes acnéiques et/ou de comédons, par micro-incisions

QZJB004

 

Évacuation de collection de la peau et des tissus mous

 

collection superficielle et/ou profonde de la peau et des tissus mous, par voie transcutanée sans guidage

QZJB002

23,59

collection superficielle de la peau, par abord direct

QZJA009

26,60

collection profonde de la peau et des tissus mous, par abord direct

QZJA011

45,11

 

Mise à plat de lésion infectieuse du cuir chevelu

QAPA002

70,33

Ablation de corps étranger

 

  superficiel de la peau

 

un seul, en dehors du visage et des mains

QZGA004

30,99

un seul, du visage ou des mains

QAGA003

40,72

plusieurs, en dehors du visage et des mains

QZGA007

52,23

plusieurs, de la peau du visage et/ou des mains

QAGA002

63,75

profond des tissus mous

 

un seul, en dehors du visage et des mains

QZGA003

52,51

un seul, du visage ou des mains

QAGA004

64,44

profonds de la peau et des tissus mous

 

plusieurs, en dehors du visage et des mains

QZGA006

75,27

plusieurs, du visage et/ou des mains

QAGA001

88,43

 

GESTES PRATIQUES EN DERMATOLOGIE

GESTES PRATIQUES EN DERMATOLOGIE

Ce qu’on peut enlever, ce qu’on peut brûler, ce qu’on peut dépister

Docteur Thierry WIART

 

La pratique des gestes techniques en dermatologie requière des moyens simples et une formation qui permettent de les mettre en œuvre après un diagnostic le plus souvent clinique et en gérant au mieux l’environnement et le risque cicatriciel.

INTRODUCTION:

  • Motif de consultation fréquent
  • Diagnostic clinique préalable (dépister carcinome ou mélanome)

AVANT L’INTERVENTION :

  • information du patient concernant le diagnostic et les possibilités de traitement avec avantages et inconvénients (douleur, suites opératoires). Lésion bénigne => c’est le patient qui décide sans suggestion.
  • ATCD du patient : anticoagulants ? PACE MAKER ? ATCD de malaise vagal ?
  • réalisation « sur le champ » si certitude d’absence de cicatrice (sauf botriomycome ?) ou programmation
  • meilleure gestion du temps (ne pas vouloir tout faire d’emblée)
  • possibilité d’une prémédication
  • temps d’information : mieux gérer les suites du geste et le risque cicatriciel
  • distinguer le geste de la consultation pour le plan médico-légal et pour la cotation (cumul impossible avec consultation)
  • anxiété doublée et potentialisée
  • demande des parents qui ne vont pas subir le geste eux-mêmes
  • ne pas tromper l’enfant sur la douleur
  • éviter la force ou la « violence médicalisée »: savoir renoncer au geste
  • présence des parents ou pas ?
  • L’enfant et le(s) parent(s) :
  • attention aux cicatrices
  • matériel réanimation
  • ne pas être seul… ?
  • si on en fait, en faire souvent…

ANESTHESIE :

  • locale de contact : cryofluorane, EMLA, chlohydrate de buprocaïne
  • locale (AL) intradermique ou sous-cutanée : XYLOCAÏNE (avec EMLA)
  • rarement (enfant): neuroleptanalgésie, anesthésie général

PREMEDICATION :

  • psychologique, verbale : info préalable, contact avant le geste
  • médicamenteuse : EMLA, sédatifs (ATARAX) si ATCD de malaise vagal, antalgiques
  • protoxyde d’N : CALINOX (efficace, temps d’utilisation, coût)

CURETAGE :

  • molluscum contagiosum
  • curette : pleines, fenêtrées, stérilisées, usage unique
  • sous EMLA voire AL, voire prémédication
  • attention aux cicatrices (visage)
  • éviter les zones sensibles (visage, paupières, zones génitales)
  • ne pas passer en force…

CRYOTHERAPIE :

  • Azote, récipient isotherme (Nord Azote) à nettoyer
  • Coton-tige, tige avec coton, canister ou cupule de prélèvement (usage unique)
  • Douleur + à +++
  • temps d’application : pas trop « fort »…
  • jours suivants (douleur, phlyctène, croute)
  • risque cicatriciel (dyschromie sur peau pigmentée, indice UV élevé, matrice unguéale)
  • molluscum, verrues : résultat inconstant
  • kératoses séborrhéiques, kératoses actiniques, lentigos actiniques, fibromes en pastille ou molluscum
  • cryochirurgie…

ELECTROCOAGULATION (ECT) :

  • principe : courant alternatif de haute fréquence ;
  • section ou coagulation
  • épilation (« douce ») ou normale « forcée »
  • monopolaire : plaque ou poignée contact neutre
  • bipolaire si pace maker (contrôle postopératoire)
  • pointes jetables ou autoclave
  • bijoux
  • sous AL > à vif
  • Coagulasem T100 : ++ mais ne se fait plus !
  • verrues :
    • avant curettage (section couche cornée plantaire, « soufflage ») et après curettage (saignement)
    • attention aux cicatrices (ongles, plante du pied), aux récidives…
    • angiome stellaire : après information, 1 seul essai !
    • fibromes pédiculés : fulguration, section du pédicule

EXCISION à l’aiguille

  • bleue
  • douleur, saignement, inflammation postopératoire
  • kyste sébacé, minium

BIOPSIE ET EXCISON-SUTURE D’UNE LESION

  • Sous AL après EMLA et prémédication
  • Sous AG selon l’importance du geste, le contexte
  • Geste programmé
  • Cicatrice : information++
  • Biopsie : pas trop vite pour les éruptions !

STERILISATION :

  • Autoclave
  • A froid : Steranios
  • Usage unique : curettes, pinces, kits jetables

INDICATIONS : cf tableau

COTATIONS CCAM : cf tableau

ASSURANCE : à vérifier

AUTRES TECHNIQUES plus spécialisées :

  • Chirurgie dermatologique
  • Laser
  • Cryochirurgie
  • Photothérapie dynamique
  • Injection de toxine botulique pour l’hyperidrose
  • Dermoscopie, vidéomicroscopie, microscopie confocale…

Quelques lésions cutanées et options de techniques

 

technique

résultat

alternative

dépister…

verrues

cryo, curettage-ECT

inconstant

kératolytiques, abstention exostose sous-unguéale radio
molluscum contagiosum

cryo, curettage

bon, récidive

abstention, Molutrex
condylome

cryo, électrosection, fulguration, laser

bon, récidive

Aldara, Condyline, syphilis séro-logies
Kératose séborrhéique

cryo

bon, récidive

abstention lésion mélanocytaire dermo-scopie
Kératose actinique

cryo, curettage-ECT

inconstant

Aldara, Efudix infiltration (carcinome épidermoïde) biopsie
Lentigos

bon

photoprotection lésion mélanocytaire (naevus, mélanome (de Dubreuilh) dermo-scopie
Grains de milium, microkystes

excision à l’aiguille

bon

Trétinoïne angiofibrome (STB), Tricho-épithéiliomes
fibromes pédiculés

électrosection, fulguration

bon

abstention
Botriomycome

curettage-ECT

bon

mélanome achromique ana-path
Naevus

excision-suture

abstention mélanome ana-path
Kyste sébacé

excision-suture

abstention carcinome sébacé ana-path
Lipome

excision-suture

cicatrice

abstention liposarcome ana-path
Ongle incarné

désonglage latéral, ECT ou phénolisation matricielle

récidive

résection unguéo-matricielle profonde  maladie de Bowen (carcinome épidermoïde), mélanome ana-path

 

QUELQUES COTATIONS CCAM Code

Tarif

Biopsie dermoépidermique, par abord direct

QZHA001

19,99   

Séance de destruction thermique ou chimique de lésion cutanée superficielle (lcs) =
électrocoagulation       1 à 5 lcs

QZNP013

22,10

électrocoagulation       6 lcs ou plus

QZNP025

27,06

cryothérapie de contact   en dehors du visage 1 à 10 lcs

QZNP004

21,28

cryothérapie de contact  en dehors du visage 11 à 50 lcs

QZNP012

25,41

cryothérapie de contact en dehors du visage 51 lcs ou +

QZNP005

30,36

cryothérapie de contact   visage  1 à 10 lcs

QANP007

28,80   

cryothérapie de contact   visage  11 lcs ou plus

QANP005

32,33

Exérèse de lésion superficielle de la peau et du tissu cellulaire souscutané
Exérèse tangentielle de     1 à 5 lésions cutanées

QZFA028

25,00

Exérèse tangentielle de     6 lésions cutanées ou plus

QZFA021

28,30

 

Exérèse tangentielle de 1 à 20 molluscum contagiosum

QZFA010

21,69

Exérèse tangentielle de 21 molluscum contagiosum ou +

QZFA015

29,13

Exérèse  par curetage      de 1 à 5 lésions cutanées

QZFA013

23,03

Exérèse  par curetage      de 6 lésions cutanées ou plus

QZFA022

28,81

Exérèse de lésion superficielle de la peau par excision d’une zone cutanée =

 

de moins de 5 cm²      une zone cutanée

QZFA036

28,80

                                       Supplément

FSD

40,00

total

68,80
de moins de 5 cm²      2 à 5 zones cutanées

QZFA031

36,87

                                       Supplément

FSD

40,00

total

76,87
de moins de 5 cm²      6 zones cutanées ou plus

QZFA003

42,93

                                       Supplément

FSD

40,00

total

82,93
Exérèse d’une lésion souscutanée susfaciale =

 

de moins de 3 cm de grand axe             une lésion

QZFA002

39,45

                                       Supplément

FSD

40,00

total

79,45
de moins de 3 cm de grand axe             2 à 5 lésions

QZFA001

53,22

                                       Supplément

FSD

40,00

 

ONGLES

 

Évacuation d’un hématome infra-unguéal, par voie transunguéale

QZJB001

10,62

Couverture du lit de l’ongle par reposition de la tablette ou pose de prothèse provisoire

QZMP001

62,70   

Exérèse partielle ou totale de la tablette d’un ongle

QZFA020

35,92

Exérèse partielle de l’appareil unguéal

QZFA039

29,34

 

GLANDES SUDORIPARES ET SEBACEES

 

Évacuation de kystes acnéiques et/ou de comédons, par micro-incisions

QZJB004

 

Évacuation de collection de la peau et des tissus mous

 

collection superficielle et/ou profonde de la peau et des tissus mous, par voie transcutanée sans guidage

QZJB002

23,59

collection superficielle de la peau, par abord direct

QZJA009

26,60

collection profonde de la peau et des tissus mous, par abord direct

QZJA011

45,11

 

Mise à plat de lésion infectieuse du cuir chevelu

QAPA002

70,33

Ablation de corps étranger

 

  superficiel de la peau

 

un seul, en dehors du visage et des mains

QZGA004

30,99

un seul, du visage ou des mains

QAGA003

40,72

plusieurs, en dehors du visage et des mains

QZGA007

52,23

plusieurs, de la peau du visage et/ou des mains

QAGA002

63,75

profond des tissus mous

 

un seul, en dehors du visage et des mains

QZGA003

52,51

un seul, du visage ou des mains

QAGA004

64,44

profonds de la peau et des tissus mous

 

plusieurs, en dehors du visage et des mains

QZGA006

75,27

plusieurs, du visage et/ou des mains

QAGA001

88,43

 

CASSURE DE LA COURBE STATURO-PONDERALE : QUELLE ORIENTATION ?

CASSURE DE LA COURBE STATURO-PONDERALE : QUELLE ORIENTATION ?

Est-ce toujours anormal ?

 

Docteur Hubert YTHIER

 

Cassure staturo-pondérale ou hypotrophie : nutrition insuffisante avec retard de croissance « failure to thrive »

Chez le nourrisson et l’enfant, poids et taille ont une évolution très liée : on ne peut pas aborder séparément retard pondéral et retard statural.

 

1. Y-a-t-il un retard staturo-pondéral ?

 

Il faut se référer à des courbes de taille, poids et d’indice de corpulence : carnet de santé, dossier médical, courbes de Sempé, courbes OMS, courbes de Usher et Mac Lean.

Limite inférieure <- 2 DS ou < 3ème percentile/âge.

La prédisposition génétique et le contexte socio-familial sont des notions importantes à préciser avec les parents.

La taille cible parentale (TCP) donne des indications  sur la « normalité » de la croissance.

 

TCP (cm)= [taille père + taille mère +/- 13] /2

 

Un point ne suffit pas : définir la vitesse de croissance staturale et pondérale / normales.

 

1ère année + 25 cm                  2ème année  + 10 cm

Entre 4 ans et la puberté + 5 à 6 cm/an

 

Il faut rechercher des signes de dénutrition : clinique, Périmètre brachial/Périmètre crânien PB/PC entre 3 mois et 5 ans normal si > 0,3, Indice de masse corporelle IMC (Poids en kg/T2en m).

 

On doit connaître les variantes normales de la croissance staturo-pondérale :

  • L’enfant allaité (courbes OMS)
  • Les incidents d’allure banale interférant avec la prise de poids : diversification alimentaire de la première année, infections ORL répétées, début de la marche
  • Les petits mangeurs
  • L’accession au couloir de croissance familiale ou taille cible parentale (familiale) vers 3-4 ans (courbe)

Au total, 3 situations cliniques différentes : perte de poids isolée,  perte de poids associée à un ralentissement statural,  fléchissement statural isolé.

 

2. Quelles causes rechercher devant une hypotrophie staturo-pondérale ?

 

Cet enfant avait-il un retard de croissance intra-utérin RCIU?

D’aprèstable de Usher et MacLean

 

 

 

 

Age   gestationnel     Poids – 2 DS     Taille – 2 DS
26   semaines <   650 grammes <   31,6 cm
32   SA <   1280 grammes <   39 cm
36   SA <   1890 grammes <   43,8 cm
40   SA <   2560 grammes <   47,4 cm

 

Dans 80 % des RCIU, la croissance est normalisée après 4 ans,  mais situations particulières (syndrome d’alcoolisme fœtal, maladies chromosomiques) ; dans 20 % des cas, on pourra discuter un traitement par l’hormone de croissance après 4 ans.

Cet enfant a-t-il un retard statural avec une vitesse de croissance régulière ?

Cette situation fréquente fait d’abord évoquer une petite taille familiale ou constitutionnelle, ou une cause génétique (courbes spécifiques de maladie par ex Trisomie 21).

 

Cet enfant a-t-il un ralentissement statural prédominant, associé à un poids normal ou augmenté ?

Cette situation doit faire évoquer des affections endocriniennes peu fréquentes mais qui nécessitent des traitements spécifiques : hypothyroïdie (TSH et FT4-normes pour l’âge), déficit en hormone de croissance (pas de dosage de GH basale), rare syndrome de Cushing. L’âge osseux (poignet et main gauches) est souvent retardé/âge civil et statural.

Chez la fille, le diagnostic de Syndrome de Turner doit être systématiquement recherché (caryotype).

 

Cet enfant a-t-il un retard pondéral prédominant, associé à des signes de dénutrition ?

 

  • Soit il ne reçoit pas assez de nutriments, par régime inadapté ou erreurs alimentaires
  • Soit il n’utilise pas suffisamment les nutriments reçus (maldigestion, malabsorption)
  • Soit il a des besoins énergétiques augmentés (cœur, poumon, rein)
  • Soit il ne prend pas les aliments proposés (anorexie d’opposition, carence psychoaffective)

Cet enfant a-t-il un retard pondéral complété dans un2ème temps d’un ralentissement statural ?

Cette situation nécessite toujours des explorations étiologiques.

Les causes sont nombreuses mais on évoquera toujours les intolérances digestives = allergie aux protéines du lait de vache, intolérance au gluten, une maladie rénale (tubulopathie, insuffisance rénale), une infection chronique (ORL, urinaire, tuberculose, VIH..), une anémie chronique notamment.

Le bilan initial est limité : NFS, VS, CRP, ionogramme, créatinine, anticorps antitransglutaminase, bandelette urinaire et ECBU.

 

En conclusion

 

  • La surveillance de la croissance staturopondérale fait partie de l’examen systématique de tout enfant
  • Les valeurs doivent être notées sur le carnet de santé
  • Il faut évaluer la cinétique de la croissance… un chiffre ne suffit pas
  • Il faut évoquer une cause organique sans céder à l’excès d’examens complémentaires

 

 

 

 

Références 

 

Hypotrophie du nourrisson : quand et comment explorer ?  O. Mouterde  Pédiatrie pratique 2012 ; 242 :1-3

Le nourrisson qui ne mange pas M.-F. Le Heuzey Pédiatrie pratique 2012 ; 239 :1-4

Stagnation pondérale de la première année : quand explorer ? B. Dubern Réalités pédiatriques 2010 ; 153 : 61-63

L’enfant trop maigre C. Maurage Pédiatrie pratique 2008 ; 200 : 20

Courbes de croissance OMS http://www.who.int/childgrowth/standards/fr

Le guide d’utilisation des nouvelles courbes de croissance de l’OMS à l’intention des professionnels de santé http://www.ncbi.nlm.nih.gov/pmc/articles/PMC2865942/

 

 

 

Docteur Hubert Ythier Pédiatrie-Enfants et adolescents Pavillon de Pédiatrie médicochirurgicale  Centre hospitalier de Roubaix hubert.ythier@ch-roubaix.fr

CASSURE DE LA COURBE STATURO-PONDERALE : QUELLE ORIENTATION ?

CASSURE DE LA COURBE STATURO-PONDERALE : QUELLE ORIENTATION ?

Est-ce toujours anormal ?

 

Docteur Hubert YTHIER

 

Cassure staturo-pondérale ou hypotrophie : nutrition insuffisante avec retard de croissance « failure to thrive »

Chez le nourrisson et l’enfant, poids et taille ont une évolution très liée : on ne peut pas aborder séparément retard pondéral et retard statural.

 

1. Y-a-t-il un retard staturo-pondéral ?

 

Il faut se référer à des courbes de taille, poids et d’indice de corpulence : carnet de santé, dossier médical, courbes de Sempé, courbes OMS, courbes de Usher et Mac Lean.

Limite inférieure <- 2 DS ou < 3ème percentile/âge.

La prédisposition génétique et le contexte socio-familial sont des notions importantes à préciser avec les parents.

La taille cible parentale (TCP) donne des indications  sur la « normalité » de la croissance.

 

TCP (cm)= [taille père + taille mère +/- 13] /2

 

Un point ne suffit pas : définir la vitesse de croissance staturale et pondérale / normales.

 

1ère année + 25 cm                  2ème année  + 10 cm

Entre 4 ans et la puberté + 5 à 6 cm/an

 

Il faut rechercher des signes de dénutrition : clinique, Périmètre brachial/Périmètre crânien PB/PC entre 3 mois et 5 ans normal si > 0,3, Indice de masse corporelle IMC (Poids en kg/T2en m).

 

On doit connaître les variantes normales de la croissance staturo-pondérale :

  • L’enfant allaité (courbes OMS)
  • Les incidents d’allure banale interférant avec la prise de poids : diversification alimentaire de la première année, infections ORL répétées, début de la marche
  • Les petits mangeurs
  • L’accession au couloir de croissance familiale ou taille cible parentale (familiale) vers 3-4 ans (courbe)

Au total, 3 situations cliniques différentes : perte de poids isolée,  perte de poids associée à un ralentissement statural,  fléchissement statural isolé.

 

2. Quelles causes rechercher devant une hypotrophie staturo-pondérale ?

 

Cet enfant avait-il un retard de croissance intra-utérin RCIU?

D’aprèstable de Usher et MacLean

 

 

 

 

Age   gestationnel     Poids – 2 DS     Taille – 2 DS
26   semaines <   650 grammes <   31,6 cm
32   SA <   1280 grammes <   39 cm
36   SA <   1890 grammes <   43,8 cm
40   SA <   2560 grammes <   47,4 cm

 

Dans 80 % des RCIU, la croissance est normalisée après 4 ans,  mais situations particulières (syndrome d’alcoolisme fœtal, maladies chromosomiques) ; dans 20 % des cas, on pourra discuter un traitement par l’hormone de croissance après 4 ans.

Cet enfant a-t-il un retard statural avec une vitesse de croissance régulière ?

Cette situation fréquente fait d’abord évoquer une petite taille familiale ou constitutionnelle, ou une cause génétique (courbes spécifiques de maladie par ex Trisomie 21).

 

Cet enfant a-t-il un ralentissement statural prédominant, associé à un poids normal ou augmenté ?

Cette situation doit faire évoquer des affections endocriniennes peu fréquentes mais qui nécessitent des traitements spécifiques : hypothyroïdie (TSH et FT4-normes pour l’âge), déficit en hormone de croissance (pas de dosage de GH basale), rare syndrome de Cushing. L’âge osseux (poignet et main gauches) est souvent retardé/âge civil et statural.

Chez la fille, le diagnostic de Syndrome de Turner doit être systématiquement recherché (caryotype).

 

Cet enfant a-t-il un retard pondéral prédominant, associé à des signes de dénutrition ?

 

  • Soit il ne reçoit pas assez de nutriments, par régime inadapté ou erreurs alimentaires
  • Soit il n’utilise pas suffisamment les nutriments reçus (maldigestion, malabsorption)
  • Soit il a des besoins énergétiques augmentés (cœur, poumon, rein)
  • Soit il ne prend pas les aliments proposés (anorexie d’opposition, carence psychoaffective)

Cet enfant a-t-il un retard pondéral complété dans un2ème temps d’un ralentissement statural ?

Cette situation nécessite toujours des explorations étiologiques.

Les causes sont nombreuses mais on évoquera toujours les intolérances digestives = allergie aux protéines du lait de vache, intolérance au gluten, une maladie rénale (tubulopathie, insuffisance rénale), une infection chronique (ORL, urinaire, tuberculose, VIH..), une anémie chronique notamment.

Le bilan initial est limité : NFS, VS, CRP, ionogramme, créatinine, anticorps antitransglutaminase, bandelette urinaire et ECBU.

 

En conclusion

 

  • La surveillance de la croissance staturopondérale fait partie de l’examen systématique de tout enfant
  • Les valeurs doivent être notées sur le carnet de santé
  • Il faut évaluer la cinétique de la croissance… un chiffre ne suffit pas
  • Il faut évoquer une cause organique sans céder à l’excès d’examens complémentaires

 

 

 

 

Références 

 

Hypotrophie du nourrisson : quand et comment explorer ?  O. Mouterde  Pédiatrie pratique 2012 ; 242 :1-3

Le nourrisson qui ne mange pas M.-F. Le Heuzey Pédiatrie pratique 2012 ; 239 :1-4

Stagnation pondérale de la première année : quand explorer ? B. Dubern Réalités pédiatriques 2010 ; 153 : 61-63

L’enfant trop maigre C. Maurage Pédiatrie pratique 2008 ; 200 : 20

Courbes de croissance OMS http://www.who.int/childgrowth/standards/fr

Le guide d’utilisation des nouvelles courbes de croissance de l’OMS à l’intention des professionnels de santé http://www.ncbi.nlm.nih.gov/pmc/articles/PMC2865942/

 

 

 

Docteur Hubert Ythier Pédiatrie-Enfants et adolescents Pavillon de Pédiatrie médicochirurgicale  Centre hospitalier de Roubaix hubert.ythier@ch-roubaix.fr

ANEMIES… ET COMPAGNIE

ANEMIES… ET COMPAGNIE

Lecture et interprétation d’un hémogramme, orientations cliniques

Docteur Isabelle DERVITE

 

L’anémie reste le premier symptôme motivant un avis hématologique

Le diagnostic est affirmé sur l’hémogramme par un taux d’hémoglobine abaissé

  • <13g/dl homme
  • <12g/dl femme
  • <10,5g/dl femme enceinte

Quelle anémie est une urgence ?

  • Taux d’Hb<6g/dl et/ou associé à des facteurs de comorbidité (âge, ATCD cardio-vasculaire) et/ou d’installation rapide donc tous les cas où l’anémie est cliniquement mal tolérée; l’urgence n’est pas forcément « hématologique »mais nécessite une prise charge rapide en hospitalisation
  • Quand demander un avis hématologique ?

En cas de signes cliniques de gravité associés au syndrome anémique comme un syndrome hémorragique …

Après analyse de l’hémogramme et réalisation d’un un bilan de débrouillage parfois succinct mais orienté

Une lecture rapide mais soigneuse de l’hémogramme permet de débuter l’enquête étiologique même en cas d’urgence

  • VGM : Microcytose ou non
  • Anomalies des autres lignées: autres cytopénies ?
  • Formule leucocytaire : rechercher les anomalies en valeur absolue
  • Présence de cellules anormales circulantes nécessitant un frottis examiné au microscope: si immatures (blastes): prise en charge hématologique en urgence
  • Anomalie des hématies sur le frottis: hypochromie, schizocytes, sphérocytes …

I L’hémogramme permet d’orienter cette enquête étiologique notamment par le VGM :

A Anémies microcytaires VGM<82 et/ ou hypochrome CCMH<31%

  • rechercher une carence martiale: fer sérique +CTF+CS (Transferrine) et CTF+/- Ferritine  (réserves)
  • rechercher un syndrome inflammatoire : CRP  +/-VS
  • si suspicion d’anémie mixte : doser le Récepteur soluble de la transferrine(RsTrf) élevé si carence martiale
  • si pas de carence martiale ni inflammation: avis hématologique

-        Electrophorèse de Hémoglobine: Hémoglobinopathie ( thalassémie hétérozygote)

-        Si pas d’anomalie : Myélogramme +coloration de Perls: Anémie réfractaire sidéroblastique

 

La carence martiale reste la 1ère cause d’anémie                              

  • Bilan étiologique+++

Très rarement : carence d’apport en dehors des cas particuliers: grossesse et nouveau-né

Recherche d’hémorragies chroniques

-gynécologiques chez la femme méno-métrorragies

-Digestives: hémorragies digestives distillantes : FOGD, coloscopie puis vidéocapsule

Répéter les examens si récidive

  • traitement martial per os pour une durée+++ de 4 à 6 mois

Importance de l’observance

En cas de mauvaise tolérance digestive, prise en dehors des repas, ou faibles doses (ou IV)

  • l’anémie par carence martiale peut être sévère, mais nécessite rarement des transfusions car installation progressive donc bien tolérée

B Anémies normocytaires ou macrocytaires: orientation étiologique par le dosage des réticulocytes

-réticulocytes>150.000/mm3: anémie régénérative périphérique

-réticulocytes<150.000/mm3: anémie arégénérative centrale

Cf. annexe 1

II Les anémies vraiment ou potentiellement urgentes car mettant en jeu le pronostic vital

sont les anémies régénératives sévères qui doivent faire

  • écarter une hémorragie aigüe : rechercher saignement +/-évident
  • rechercher hémolyse aigüe

-ictère ++, splénomégalie, hémoglobinurie

-élévation bilirubine libre, haptoglobine effondrée, LDH élevées

-si hémolyse confirmée, avis spécialisé pour orientation étiologique :

Interrogatoire : hémolyse familiale, valve cardiaque, voyage pays tropicaux (palu)

Schizocytes (micro angiopathie thrombotique(MAT), hémolyse sur valve)

Test de Coombs direct (AHAI)

  • régénération médullaire : anémie centrale en phase de réparation (post chimio post traitement d’une carence) ce n’est pas une urgence
  • de même les anémies hémolytiques chroniques ne sont pas des urgences mais nécessitent un bilan hématologique spécialisé

Cf. annexe 2

III Quelques pièges de l’hémogramme par problèmes techniques,  physiologiques ou pathologiques

  • Fausse anémie par hémodilution: hyper protidémie (pic monoclonal majeur), grossesse…
  • Fausse thrombopénie par agglutination sur EDTA
  • Pseudo-neutropénie par trouble de répartition
  • Fausse macrocytose par agglutinines froides

IV Finalement les anémies arégénératives conduisent au même bilan étiologique qu’elles soient macrocytaires ou normocytaires. Elles nécessitent rarement une prise en charge en urgence ni la réalisation d’un myélogramme systématique.

A Eliminer causes parfois évidentes d’anémie centrale

  • Insuffisance rénale
  • Alcoolisme
  • Syndrome inflammatoire
  • cirrhose
  • Hypothyroïdie

B les carences vitaminiques en Folates ou B12 entraînent typiquement une anémie macrocytaire

  • Défaut de synthèse de l’ADN
  • Anémie parfois franchement macrocytaire VGM>110
  • Cytopénies assez fréquemment associées, pancytopénie parfois sévère incitant à la réalisation d’un myélogramme qui retrouve une mégaloblastose (caractéristique)
  • Etiologies: Manque d’apports (Folates>B12), Malabsorption (B12>Folates), Augmentation des besoins (grossesse), causes iatrogènes (anti-foliques)
  • Bilan et prise en charge gastro-entérologique (B12>Folates)
  • Une carence peut en cacher une autre: rechercher une carence martiale, inversement rechercher carence en vitamines B12 et folates même si l’anémie est normocytaire

C si le bilan initial est négatif: myélogramme à la recherche d’une hémopathie

  • Syndromes myélodysplasiques ou anémies réfractaires: anomalie qualitative de la MO
  • Hémopathies malignes avec envahissement médullaire : Myélome, LAM, hémopathies lymphoïdes (Lymphomes, LLC)
  • Envahissement médullaire métastatique
  • Myélogramme pauvre nécessitant la réalisation d’une BOM: aplasie, myélofibrose
  • Cas particulier: érythroblastopénie

V Anémie du sujet âgé : un exemple d’anémie (potentiellement) multifactorielle

Fréquence des anémies chez le sujet âgé : prévalence de 20% >85 ans

Facteur de risque indépendant de mortalité et morbidité

Bilan de débrouillage à réaliser

  • Fréquence des carences associées: bilan martial, folates, B12
  • Syndrome inflammatoire : CRP
  • Insuffisance rénale chronique : créatininémie ; diminution de sécrétion EPO dès que clairance<40-50ml/mn
  • Réticulocytes (+/- bilan d’hémolyse :bilirubine libre, haptoglobine, LDH, Coombs)
  • Hypothyroïdie : TSH

Si le bilan est normal :

  • Electrophorèse des protéines sériques (myélome)

Avis hématologique et myélogramme si bilan normal ou si correction insuffisante du taux d’hémoglobine malgré traitement (un train peut en cacher un autre)

  • Myélogramme +coloration de Perls +caryotype:

Forte prévalence des syndromes myélodysplasiques chez le sujet âgé

Les syndromes myélodysplasiques ou anémies réfractaires

  • anémie révélatrice dans 80% des cas, associée à d’autres cytopénies dans 30% des cas
  • le myélogramme retrouve une MO riche, des anomalies morphologiques (dysmyélopoïèse) et  la présence ou non d’un excès de blastes (5 à 20%)
  • anomalie du caryotype médullaire dans 50% cas
  • IPSS : l’Index pronostique international est calculé selon :% excès de blastes, nombre de cytopénies et anomalies cytogénétiques
  • traitements symptomatiques: EPO, transfusions, ATB, chélateur fer
  • Chimiothérapie par agent hypométhylant si score pronostique IPSS défavorable

 

Ci-après 2 organigrammes

Annexe1 : diagnostic d’une anémie arégénérative macrocytaire ou normocytaire

anemie-1

Annexe 2 : étiologies des hémolyses pathologiques

anemie-2

REFERENCES

  1. Herbaux C. Hématologie Ed. Vernazobres-Grego 2011
  2. Site de la Société Française d’Hématologie(SFH)
  3. Jardin F, Buchonnet G. L’anémie, un symptôme biologique en situation clinique.2012.Réalisation pixelsquare

ANEMIES… ET COMPAGNIE

ANEMIES… ET COMPAGNIE

Lecture et interprétation d’un hémogramme, orientations cliniques

Docteur Isabelle DERVITE

 

L’anémie reste le premier symptôme motivant un avis hématologique

Le diagnostic est affirmé sur l’hémogramme par un taux d’hémoglobine abaissé

  • <13g/dl homme
  • <12g/dl femme
  • <10,5g/dl femme enceinte

Quelle anémie est une urgence ?

  • Taux d’Hb<6g/dl et/ou associé à des facteurs de comorbidité (âge, ATCD cardio-vasculaire) et/ou d’installation rapide donc tous les cas où l’anémie est cliniquement mal tolérée; l’urgence n’est pas forcément « hématologique »mais nécessite une prise charge rapide en hospitalisation
  • Quand demander un avis hématologique ?

En cas de signes cliniques de gravité associés au syndrome anémique comme un syndrome hémorragique …

Après analyse de l’hémogramme et réalisation d’un un bilan de débrouillage parfois succinct mais orienté

Une lecture rapide mais soigneuse de l’hémogramme permet de débuter l’enquête étiologique même en cas d’urgence

  • VGM : Microcytose ou non
  • Anomalies des autres lignées: autres cytopénies ?
  • Formule leucocytaire : rechercher les anomalies en valeur absolue
  • Présence de cellules anormales circulantes nécessitant un frottis examiné au microscope: si immatures (blastes): prise en charge hématologique en urgence
  • Anomalie des hématies sur le frottis: hypochromie, schizocytes, sphérocytes …

I L’hémogramme permet d’orienter cette enquête étiologique notamment par le VGM :

A Anémies microcytaires VGM<82 et/ ou hypochrome CCMH<31%

  • rechercher une carence martiale: fer sérique +CTF+CS (Transferrine) et CTF+/- Ferritine  (réserves)
  • rechercher un syndrome inflammatoire : CRP  +/-VS
  • si suspicion d’anémie mixte : doser le Récepteur soluble de la transferrine(RsTrf) élevé si carence martiale
  • si pas de carence martiale ni inflammation: avis hématologique

-        Electrophorèse de Hémoglobine: Hémoglobinopathie ( thalassémie hétérozygote)

-        Si pas d’anomalie : Myélogramme +coloration de Perls: Anémie réfractaire sidéroblastique

 

La carence martiale reste la 1ère cause d’anémie                              

  • Bilan étiologique+++

Très rarement : carence d’apport en dehors des cas particuliers: grossesse et nouveau-né

Recherche d’hémorragies chroniques

-gynécologiques chez la femme méno-métrorragies

-Digestives: hémorragies digestives distillantes : FOGD, coloscopie puis vidéocapsule

Répéter les examens si récidive

  • traitement martial per os pour une durée+++ de 4 à 6 mois

Importance de l’observance

En cas de mauvaise tolérance digestive, prise en dehors des repas, ou faibles doses (ou IV)

  • l’anémie par carence martiale peut être sévère, mais nécessite rarement des transfusions car installation progressive donc bien tolérée

B Anémies normocytaires ou macrocytaires: orientation étiologique par le dosage des réticulocytes

-réticulocytes>150.000/mm3: anémie régénérative périphérique

-réticulocytes<150.000/mm3: anémie arégénérative centrale

Cf. annexe 1

II Les anémies vraiment ou potentiellement urgentes car mettant en jeu le pronostic vital

sont les anémies régénératives sévères qui doivent faire

  • écarter une hémorragie aigüe : rechercher saignement +/-évident
  • rechercher hémolyse aigüe

-ictère ++, splénomégalie, hémoglobinurie

-élévation bilirubine libre, haptoglobine effondrée, LDH élevées

-si hémolyse confirmée, avis spécialisé pour orientation étiologique :

Interrogatoire : hémolyse familiale, valve cardiaque, voyage pays tropicaux (palu)

Schizocytes (micro angiopathie thrombotique(MAT), hémolyse sur valve)

Test de Coombs direct (AHAI)

  • régénération médullaire : anémie centrale en phase de réparation (post chimio post traitement d’une carence) ce n’est pas une urgence
  • de même les anémies hémolytiques chroniques ne sont pas des urgences mais nécessitent un bilan hématologique spécialisé

Cf. annexe 2

III Quelques pièges de l’hémogramme par problèmes techniques,  physiologiques ou pathologiques

  • Fausse anémie par hémodilution: hyper protidémie (pic monoclonal majeur), grossesse…
  • Fausse thrombopénie par agglutination sur EDTA
  • Pseudo-neutropénie par trouble de répartition
  • Fausse macrocytose par agglutinines froides

IV Finalement les anémies arégénératives conduisent au même bilan étiologique qu’elles soient macrocytaires ou normocytaires. Elles nécessitent rarement une prise en charge en urgence ni la réalisation d’un myélogramme systématique.

A Eliminer causes parfois évidentes d’anémie centrale

  • Insuffisance rénale
  • Alcoolisme
  • Syndrome inflammatoire
  • cirrhose
  • Hypothyroïdie

B les carences vitaminiques en Folates ou B12 entraînent typiquement une anémie macrocytaire

  • Défaut de synthèse de l’ADN
  • Anémie parfois franchement macrocytaire VGM>110
  • Cytopénies assez fréquemment associées, pancytopénie parfois sévère incitant à la réalisation d’un myélogramme qui retrouve une mégaloblastose (caractéristique)
  • Etiologies: Manque d’apports (Folates>B12), Malabsorption (B12>Folates), Augmentation des besoins (grossesse), causes iatrogènes (anti-foliques)
  • Bilan et prise en charge gastro-entérologique (B12>Folates)
  • Une carence peut en cacher une autre: rechercher une carence martiale, inversement rechercher carence en vitamines B12 et folates même si l’anémie est normocytaire

C si le bilan initial est négatif: myélogramme à la recherche d’une hémopathie

  • Syndromes myélodysplasiques ou anémies réfractaires: anomalie qualitative de la MO
  • Hémopathies malignes avec envahissement médullaire : Myélome, LAM, hémopathies lymphoïdes (Lymphomes, LLC)
  • Envahissement médullaire métastatique
  • Myélogramme pauvre nécessitant la réalisation d’une BOM: aplasie, myélofibrose
  • Cas particulier: érythroblastopénie

V Anémie du sujet âgé : un exemple d’anémie (potentiellement) multifactorielle

Fréquence des anémies chez le sujet âgé : prévalence de 20% >85 ans

Facteur de risque indépendant de mortalité et morbidité

Bilan de débrouillage à réaliser

  • Fréquence des carences associées: bilan martial, folates, B12
  • Syndrome inflammatoire : CRP
  • Insuffisance rénale chronique : créatininémie ; diminution de sécrétion EPO dès que clairance<40-50ml/mn
  • Réticulocytes (+/- bilan d’hémolyse :bilirubine libre, haptoglobine, LDH, Coombs)
  • Hypothyroïdie : TSH

Si le bilan est normal :

  • Electrophorèse des protéines sériques (myélome)

Avis hématologique et myélogramme si bilan normal ou si correction insuffisante du taux d’hémoglobine malgré traitement (un train peut en cacher un autre)

  • Myélogramme +coloration de Perls +caryotype:

Forte prévalence des syndromes myélodysplasiques chez le sujet âgé

Les syndromes myélodysplasiques ou anémies réfractaires

  • anémie révélatrice dans 80% des cas, associée à d’autres cytopénies dans 30% des cas
  • le myélogramme retrouve une MO riche, des anomalies morphologiques (dysmyélopoïèse) et  la présence ou non d’un excès de blastes (5 à 20%)
  • anomalie du caryotype médullaire dans 50% cas
  • IPSS : l’Index pronostique international est calculé selon :% excès de blastes, nombre de cytopénies et anomalies cytogénétiques
  • traitements symptomatiques: EPO, transfusions, ATB, chélateur fer
  • Chimiothérapie par agent hypométhylant si score pronostique IPSS défavorable

 

Ci-après 2 organigrammes

Annexe1 : diagnostic d’une anémie arégénérative macrocytaire ou normocytaire

anemie-1

Annexe 2 : étiologies des hémolyses pathologiques

anemie-2

REFERENCES

  1. Herbaux C. Hématologie Ed. Vernazobres-Grego 2011
  2. Site de la Société Française d’Hématologie(SFH)
  3. Jardin F, Buchonnet G. L’anémie, un symptôme biologique en situation clinique.2012.Réalisation pixelsquare

LES NODULES THYROIDIENS

LES NODULES THYROIDIENS

Qui sont ils, commente les explorer, indications chirurgicales.

 

Professeur Jean-Louis WEMEAU

 

 

La nodulation constitue d’abord un remaniement physiologique lié au vieillissement de la thyroïde. Environ 5 % des nodules cliniquement ou échographiquement découverts sont des cancers. La reconnaissance de tous les cancers n’apparaît pas pour une nécessité car beaucoup d’entre eux (micro-cancers de moins de 1 cm de diamètre) ne déterminent aucune morbidité. Enfin 10 % des nodules sont fonctionnels, captent les isotopes, et sont à risque de déterminer une hyperthyroïdie.

 

L’évaluation clinique est essentielle : il est de règle de se méfier des nodules durs, irréguliers, rapidement évolutifs, compressifs. Les nodules sont plus suspects lorsqu’ils apparaissent chez l’homme, chez l’enfant et chez le sujet âgé, après irradiation externe ou dans certaines maladies générales.

 

La TSH constitue l’examen à réaliser en premier lors de l’évaluation de tout nodule thyroïdien. Une valeur accrue fait suspecter une thyroïdite auto-immune et conduit alors seulement à la mesure des anticorps antithyropéroxydase. Une valeur basse suggère un nodule hyperfonctionnel, ce qu’authentifie l’examen scintigraphique. La calcitonine est indispensable pour tout nodule suspect et avant chirurgie. La thyroglobuline circulante ne constitue pas un marqueur diagnostique des cancers thyroïdiens localisés.

 

L’échographie couplée à l’évaluation des flux vasculaires au Doppler apporte des précisions pronostiques importantes sur le nodule et l’éventuelle dystrophie nodulaire du reste du parenchyme. Elle évalue les aires ganglionnaires. Elle est maintenant fréquemment couplée à l’élastométrie qui quantifie la dureté du nodule. Elle guide le choix des nodules qui doivent bénéficier de la ponction écho-guidée pour l’étude cytologique.

 

La cyto-ponction est contre-indiquée seulement sous anticoagulants et en cas de troubles de l’hémostase. Ses résultats sont maintenant communément présentés en six classes dites de BETHESDA qui apportent des précisions pronostiques quantifiées :

- classe 1 : cytologie ininterprétable

- classe 2 : bénin (3 % de cancers)

- classe 3 : lésion vésiculaire (5 à 15 % de cancers)

- classe 4 : tumeur folliculaire ou oncocytaire (15 à 30 % de cancers)

- classe 5 : suspect de malignité (60 à 75 % de cancers)

- classe 6 : malin (97 % de cancers)

 

Eventuellement la détection du gène BRAF aide à la reconnaissance des cancers papillaires. Cependant 15 à 30 % des cytologies restent indéterminées (classes 3,4 et 5). On voit venir avec intérêt l’avènement de tests diagnostiques appréciant l’expression de gènes permettant une meilleure distinction entre adénome et carcinome vésiculaires, avec une sensibilité de plus de 90 %.

 

Dans l’immédiat, seulement dans certaines situations ambiguës se justifient encore des scintigraphies au Technétium ou à l’Iode 123, puisque 10 % des nodules sont captants, en faveur de leur bonne différenciation. Elles peuvent être couplées à la scintigraphie au MIBI, électivement capté par les cellules en division.

 

Sont à opérer les nodules qui paraissent suspects de malignité cliniquement, échographiquement, cytologiquement, ou en raison de leur évolution (notamment d’un accroissement supérieur à 20 % par an). Dans les autres situations peut se discuter la surveillance progressivement espacée. Chez les sujets jeunes, l’hormonothérapie thyroïdienne à visée frénatrice peut être proposée, surtout dans les familles à risque pour prévenir l’évolution vers la constitution des goitres plurinodulaires.

 

 

 

Référence :

Recommandations de la Société Française d’Endocrinologie pour la prise en charge des nodules thyroïdiens. Jl Wémeau et al. Presse Med. 2011, 40 : 793-826

 

LES NODULES THYROIDIENS

LES NODULES THYROIDIENS

Qui sont ils, commente les explorer, indications chirurgicales.

 

Professeur Jean-Louis WEMEAU

 

 

La nodulation constitue d’abord un remaniement physiologique lié au vieillissement de la thyroïde. Environ 5 % des nodules cliniquement ou échographiquement découverts sont des cancers. La reconnaissance de tous les cancers n’apparaît pas pour une nécessité car beaucoup d’entre eux (micro-cancers de moins de 1 cm de diamètre) ne déterminent aucune morbidité. Enfin 10 % des nodules sont fonctionnels, captent les isotopes, et sont à risque de déterminer une hyperthyroïdie.

 

L’évaluation clinique est essentielle : il est de règle de se méfier des nodules durs, irréguliers, rapidement évolutifs, compressifs. Les nodules sont plus suspects lorsqu’ils apparaissent chez l’homme, chez l’enfant et chez le sujet âgé, après irradiation externe ou dans certaines maladies générales.

 

La TSH constitue l’examen à réaliser en premier lors de l’évaluation de tout nodule thyroïdien. Une valeur accrue fait suspecter une thyroïdite auto-immune et conduit alors seulement à la mesure des anticorps antithyropéroxydase. Une valeur basse suggère un nodule hyperfonctionnel, ce qu’authentifie l’examen scintigraphique. La calcitonine est indispensable pour tout nodule suspect et avant chirurgie. La thyroglobuline circulante ne constitue pas un marqueur diagnostique des cancers thyroïdiens localisés.

 

L’échographie couplée à l’évaluation des flux vasculaires au Doppler apporte des précisions pronostiques importantes sur le nodule et l’éventuelle dystrophie nodulaire du reste du parenchyme. Elle évalue les aires ganglionnaires. Elle est maintenant fréquemment couplée à l’élastométrie qui quantifie la dureté du nodule. Elle guide le choix des nodules qui doivent bénéficier de la ponction écho-guidée pour l’étude cytologique.

 

La cyto-ponction est contre-indiquée seulement sous anticoagulants et en cas de troubles de l’hémostase. Ses résultats sont maintenant communément présentés en six classes dites de BETHESDA qui apportent des précisions pronostiques quantifiées :

- classe 1 : cytologie ininterprétable

- classe 2 : bénin (3 % de cancers)

- classe 3 : lésion vésiculaire (5 à 15 % de cancers)

- classe 4 : tumeur folliculaire ou oncocytaire (15 à 30 % de cancers)

- classe 5 : suspect de malignité (60 à 75 % de cancers)

- classe 6 : malin (97 % de cancers)

 

Eventuellement la détection du gène BRAF aide à la reconnaissance des cancers papillaires. Cependant 15 à 30 % des cytologies restent indéterminées (classes 3,4 et 5). On voit venir avec intérêt l’avènement de tests diagnostiques appréciant l’expression de gènes permettant une meilleure distinction entre adénome et carcinome vésiculaires, avec une sensibilité de plus de 90 %.

 

Dans l’immédiat, seulement dans certaines situations ambiguës se justifient encore des scintigraphies au Technétium ou à l’Iode 123, puisque 10 % des nodules sont captants, en faveur de leur bonne différenciation. Elles peuvent être couplées à la scintigraphie au MIBI, électivement capté par les cellules en division.

 

Sont à opérer les nodules qui paraissent suspects de malignité cliniquement, échographiquement, cytologiquement, ou en raison de leur évolution (notamment d’un accroissement supérieur à 20 % par an). Dans les autres situations peut se discuter la surveillance progressivement espacée. Chez les sujets jeunes, l’hormonothérapie thyroïdienne à visée frénatrice peut être proposée, surtout dans les familles à risque pour prévenir l’évolution vers la constitution des goitres plurinodulaires.

 

 

 

Référence :

Recommandations de la Société Française d’Endocrinologie pour la prise en charge des nodules thyroïdiens. Jl Wémeau et al. Presse Med. 2011, 40 : 793-826

 

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Messages actuels

Docteur Thomas HULEUX

LE PATIENT VIH EN MEDECINE GENERALE ET EN MEDECINE DE VILLE

Depuis la découverte du VIH il y a plus de 30 ans, 30 millions de personnes en sont décédées et plus de 30 millions de personnes vivent avec le VIH dans le monde dont plus 95% dans les pays les plus défavorisés économiquement.

En France,  ce sont 140 à 150 000 personnes qui vivent avec le VIH avec une incidence annuelle de 6 000 nouveaux cas (306 dans le Nord-Pas-de-Calais).

Depuis l’ère des trithérapies antirétrovirales, une meilleure prise en charge rime avec une meilleure espérance de vie d’où une augmentation du nombre de personne vivant avec le VIH de 3 500 par an.

A) ACCIDENT D’EXPOSITION SEXUEL AU VIRUS:

« Dans le cadre de ses missions de soins de santé primaires, le médecin généraliste :

… informe les patients de la conduite à tenir en cas d’exposition au VIH (Accord fort sur le caractère approprié)

… accueille une personne ayant été exposée à un risque de transmission du VIH, lui propose une orientation, et l’adresse à un service d’urgences ou de maladies infectieuses dans les délais adaptés (Accord fort sur le caractère approprié)

… aborde la question de la transmission et de la prévention des IST en général, de l’infection par le VIH en particulier (Accord fort sur le caractère approprié)

… pratique les vaccinations recommandées (accord relatif sur le caractère approprié) »

Les recommandations de prise en charge en cas d’accident d’exposition sexuel au virus sont définies dans le rapport d’expert YENNI 2010; elles sont aussi disponibles sur le site

www.infectio-lille.com dans les procédures régionales des accidents d’exposition aux virus.

Il est nécessaire de connaître le risque de transmission du VIH selon le statut du patient source qui serait porteur du VIH, le risque maximum étant celui d’un rapport anal réceptif non protégé.

-    Rapport anal réceptif non protégé = 0,3-3 %

-    Rapport anal insertif non protégé = 0,05-0,18 %

-    Rapport vaginal réceptif non protégé = 0,05 a` 0,15 %

-    Rapport vaginal insertif non protégé = 0,03 a` 0,09 %

-    Fellation = 0,04 %

Le statut sérologique du patient source et /ou les conditions d’exposition déterminent la conduite à tenir :

-    Pour le VIH : Le traitement antiviral en post exposition diminue ou prévient le risque de contamination. La prise de la trithérapie doit être précoce dans les 4 heures au mieux et avant 48 heures.

-    Pour le VHB: Le statut vaccinal et ou sérologique de la personne exposée et de la source permettent l’indication dans les 72 heures, d’un rappel vaccinal ou d’une primo vaccination associée ou non aux Immunoglobulines spécifiques anti-VHB. Assurer une protection par une vaccination VHB complète et certifiée est une priorité absolue.

-    Pour le VHC: Il n’y a toujours pas d’indication de traitement immédiat en post exposition. Une surveillance rapprochée est recommandée pour dépister précocement une hépatite biologique par l’élévation des ALAT et ou la détection de l’ARNVHC pour la mise précoce sous traitement par bithérapie : Peginterféron et Ribavirine.

 

Les critères de mise en route d’un traitement post exposition (TPE) au VIH sont définis dans le tableau suivant :

 

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Usage de drogue intraveineuse ; homme ayant des rapports avec des hommes (HSH) ; statut source inconnu et appartenance à un groupe de prévalence > 1% ; situation à risque comme rapport non protégé, rupture préservatifs, prise de substances psycho actives, partenaires sexuels multiples.

Un TPE peut donc être indiqué et initié rapidement (< 48h00) dans un service de référence aux heures ouvrables (SURMIV 03/20/69/46/05) ou dans un service d’urgence 24h/24 au moyen d’un KIT de 2-3 jours avec réévaluation ensuite par un médecin référent. Le TPE est prescrit pour un mois et le contrôle des sérologies VIH après celui du bilan initial sera effectué à 2 mois puis à 4 mois de l’exposition.

Si un TPE n’est pas indiqué ou s’il n’a pas pu être initié dans les délais recommandés, le contrôle de la sérologie VIH sera effectué à 6 semaines après l’exposition à risque, délai de séroconversion avec les derniers tests ELISA combiné de 4ème génération (VIH1/2/AgP24).

Le dépistage des autres IST sera également effectué (chlamydia trachomatis par PCR, syphilis, VHB, VHC…) et une contraception du lendemain sera également proposée.

B) DÉPISTAGE : POUR QUI?

On estime que  30 à 50 000 personnes vivent avec le VIH en France sans le savoir.

Dans le plan national de lutte contre le VIH et les IST 2010-2014, l’une des mesures est de proposer, dans le système de soin par les professionnels de santé de premier recours, un test de dépistage du VIH à la population générale hors notion de risque d’exposition ou de contamination par le VIH. Il est alors recommandé de proposer un test de dépistage à la population générale de 15 à 70 ans à l’occasion d’un recours aux soins notamment chez les médecins généralistes. Le dépistage sera proposé à tout patient n’ayant pas été dépisté.

En effet, 5 millions de sérologie VIH sont réalisées annuellement dont les ¾ en ville. Une part croissante des séropositivités est diagnostiquée en ville avec plus de diagnostics précoces notamment chez les homosexuels par rapport à l’hôpital mais moins de « séniors » comme l’indique le tableau INVS suivant :

vih2

 

Un tiers des découvertes de séropositivité sont encore réalisées à un stade très tardif de l’infection et quand on regarde le stade au moment de la découverte de séropositivité, on dépiste plus à un stade précoce un jeune appartenant à un groupe  à risque mais plus tardivement une personne plus âgée n’appartenant pas à un groupe à risque. Les découvertes de séropositivité après 50 ans ne sont pas exceptionnelles puisqu’elles concernent environ 1 100 personnes en 2010, soit 18% de l’ensemble des découvertes. La part de cette classe d’âge a augmenté depuis 2003 avec un diagnostic souvent réalisé à un stade tardif.

C) LE TEST À VISÉE DIAGNOSTIC :

« Dans le cadre de ses missions de soins de santé primaires, le médecin généraliste :

… identifie les situations cliniques devant faire évoquer une infection par le VIH (Accord fort sur le caractère approprié)

… propose le dépistage de l’infection par le VIH et prescrit les tests adaptés au dépistage et au diagnostic de l’infection par le VIH (Accord fort sur le caractère approprié) »

« Le médecin de ville doit proposer un test de diagnostic de l’infection à VIH :

… en cas de tableau clinique évocateur de primo-infection (Accord fort sur le caractère approprié)

… dans les situations cliniques mineures classant au stade B de la classification internationale, tels une candidose oro-pharyngée, une leucoplasie orale chevelue, un zona notamment chez un adulte jeune, une mono névrite (paralysie faciale, oculo-motrice) ou une polynévrite, une dysplasie du col utérin (Accord fort sur le caractère approprié)

… certaines manifestations dermatologiques inhabituelles, tels un prurigo, un prurit inexpliqué, une dermite séborrhéique récurrente (Accord fort sur le caractère approprié)

… des situations biologiques, telles une thrombopénie, une lymphopénie, une hyperlymphocytose avec syndrome mononucléosique, (Accord fort sur le caractère approprié)

… dans les situations cliniques majeures classant au stade C de la classification internationale (Accord fort sur le caractère approprié) : infections opportunistes (pneumocystose pulmonaire, toxoplasmose cérébrale, candidose œsophagienne, tuberculose quel que soit son siège, infection systémique à CMV, mycobactériose, herpès chronique ou viscéral), cancers opportunistes (LMNH, maladie de Kaposi, cancer invasif du col utérin), démence d’un sujet jeune, altération importante et inexpliquée de l’état général »

En cas de positivité VIH d’un test ELISA de 4ème génération (détection combinée des anticorps anti-VIH-1 et -2 et de l’Ag p24), le laboratoire a recours à un test de confirmation (western-blot ou immunoblot) sur le même prélèvement. Mais le diagnostic de l’infection VIH ne sera posé qu’après avoir validé la positivité du test de dépistage sur un nouveau prélèvement.

Il s’agit d’une maladie à déclaration obligatoire et la fiche de déclaration a été récemment modifiée :

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D) EN CAS DE SÉROPOSITIVITÉ VIH CONFIRMÉE :

Il faut définir le statut immuno-virologique du patient. Celui-ci permet d’orienter plus ou moins en urgence le patient vers une structure de référence dans la prise en charge du VIH. Il est défini biologiquement au moyen du typage lymphocytaire (nombre de lymphocyte TCD4+) pour le statut immunologique et au moyen de la quantification de la charge virale VIH par PCR pour le statut virologique.

Le risque d’infection opportuniste est important avec un statut immunologique fortement déprimé à moins de 200 CD4/mm3 (corrélée avec une charge virale VIH le plus souvent élevée). Il nécessite dans ce cas une prise en charge urgente. Par ailleurs, dans ce cas et en l’absence de signe clinique, une chimioprophylaxie primaire anti-pneumocystose par BACTRIM faible® devrait être instaurée à la posologie d’un comprimé par jour.

Les indications actuelles de mise sous traitement sont : sur le plan immunologique, des CD4 < 500/mm3 ; sur le plan virologique, une charge virale VIH > 100 000 copies/ml; sur le plan clinique, un VIH symptomatique.

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E) LE SUIVI DU PATIENT VIH SOUS TRAITEMENT:

« Dans le cadre de ses missions de soins de santé primaires, le médecin généraliste :

… s’informe des traitements médicamenteux pris par le patient, y compris les traitements alternatifs, et vérifie leurs interactions possibles (Accord relatif sur le caractère approprié)

… s’assure de l’observance de son traitement par le patient  (Accord fort sur le caractère approprié) 

… prend contact rapidement avec un médecin spécialiste en cas d’effet indésirable grave en relation avec un traitement antirétroviral (Accord fort sur le caractère approprié) »

Le traitement anti-rétroviral est basé sur la trithérapie. Cependant, la bithérapie voire la monothérapie sont également possibles. Les prises sont généralement simplifiée (possibles en une seule prise par jour et possibles avec un seul comprimé par jour). La tolérance globale est bonne et les effets indésirables à court et moyen terme connus et peuvent être évités.

L’objectif immuno-virologique d’un traitement ARV est d’obtenir une charge virale VIH indétectable et un statut immunologique satisfaisant (> 500/mm3). On estime qu’une personne ayant atteint cet objectif a la même espérance de vie qu’une personne non infectée par le VIH.

Afin d’atteindre cet objectif, il est nécessaire :

-          de s’assurer d’une bonne observance thérapeutique du patient : prise régulière et sans oubli, à heure fixe, avec (ex : classe d’inhibiteur de protéase) ou à distance (ex : SUSTIVA® contenu également dans l’ATRIPLA®) d’un repas selon le traitement utilisé

-          de vérifier l’absence d’interaction médicamenteuse pouvant diminuer la concentration et donc l’efficacité des anti-rétroviraux, y compris en automédication (ex des IPP qui diminue la concentration du REYATAZ® ou de l’EVIPLERA®)

 

 

F) LES COMORBIDITÉS :

 

-          Carcinologique : suivi gynécologique/proctologique avec frottis cervico-vaginal/anal annuel

-          Cardio-vasculaire : considérer le VIH comme un facteur de risque cardio-vasculaire à part entière (suivi cardiologique et prévention sur les autres facteurs de risque évitables)

-          Osseux : apport vitamino-calcique selon recommandation, activité physique, osteodensitométrie…

-          Rénal : attention aux co-médications (exemple AINS/VIREAD® néphrotoxique), surveillance biologique…

-          Neurologique : troubles mnésiques à dépister….

 

 

 

 

 

EN CONCLUSION :

 

- En cas d’accident d’expositions sexuelles aux virus : indication d’un traitement post-exposition le plus rapidement et dans les 48h00 au maximum

- Dépister qui?

- Tout le monde

- Régulièrement en cas de facteur de risque

- En cas de signes cliniques/biologiques pouvant faire évoquer une infection VIH

- La prévention de transmission du VIH/IST reste le préservatif

- Un traitement anti-rétroviral est indiqué si CD4 < 500/mm3, VIH >100 000 copies/ml et/ou VIH symptomatique

- Prise en charge urgente si CD4 < 200/mm3

- Indication à une prophylaxie primaire pneumocystose par BACTRIM faible® si CD4 < 200/mm3

- S’assurer d’une bonne observance thérapeutique si le patient est mis sous ARV

- Attention aux interactions médicamenteuses et co-médications

- Co morbidités cardio-vasculaires, carcinologique, osseux, … = insister sur les mesures préventives et de dépistage

OPTIMISER LES PRESCRIPTIONS CHEZ LES PERSONNES AGEES

OPTIMISER LES PRESCRIPTIONS CHEZ LES PERSONNES AGEES

Entre prudence et performance, redéfinir les objectifs du traitement

 

Professeur François PUISIEUX

 

En France, comme dans tous les pays développés, la consommation de médicaments augmente plus vite que le produit intérieur brut (PIB). Selon le rapport du Haut Comité pour l’Avenir de l’Assurance Maladie publié en juillet 2006, la France est le pays du monde où le poids du médicament dans le PIB est le plus élevé. La France figure au deuxième rang mondial pour la consommation de médicaments en coût par habitant et par an, derrière les Etats-Unis. Ce coût est 2 fois plus élevé en France qu’aux Pays-Bas, au Danemark ou en Irlande.

Rapportée à la population, la consommation de médicaments et autres produits pharmaceutiques a été en moyenne de 522 euros par habitant en 2007 en France, les personnes âgées et celles atteintes de maladies graves étant les plus gros consommateurs. La consommation de médicaments exprimée à prix constants a augmenté continument depuis plusieurs décennies. Cette augmentation est due principalement aux progrès thérapeutiques, les médicaments innovants coûtant plus cher, et pour une moindre part à la progression des quantités consommées.

Le rapport des français au médicament est singulier, comme l’a bien illustré une étude publiée par la CNAMTS en octobre 2005 intitulée  « Le rapport des Français et des Européens à l’ordonnance et aux médicaments ». L’équation « consultation = ordonnance = médicaments » est plus forte en France qu’ailleurs. La proportion de consultations françaises se concluant par une ordonnance est de 90 % contre 83 % en Espagne, 72 % en Allemagne et 43 % aux Pays-Bas.

En 2001, selon les données de la Caisse Nationale d’Assurance Maladie, les plus de 65 ans représentaient 16% de la population et consommaient 39% des médicaments prescrits en ville. Selon l’Enquête Santé et Protection Sociale (ESPS) menée en 2000, parmi les personnes âgées vivant à domicile :

- 67 % des 65 ans et plus avaient acquis au moins un produit pharmaceutique en un mois versus 35 % pour les moins de 65 ans. Cette proportion augmentait avec l’âge : 65 % parmi les personnes âgées de 65 à 74 ans, 70 % chez les 75-84 ans et 69 % chez les 85 ans et plus.

- En moyenne, la consommation journalière s’établissait à 3,6 médicaments par personne âgée de 65 ans et plus (3,3 médicaments différents par jour pour les 65-74 ans, à 4,0 pour les 75-84 ans et

4,6 pour les 85 ans et plus). Les femmes consommaient plus que les hommes à tous les âges (3,8 versus 3,3).

- En un mois, 8,6 % des personnes âgées achetaient au moins un médicament sans ordonnance (4 % des médicaments acquis par les personnes âgées l’étaient sont sans ordonnance).

- La consommation pharmaceutique était dominée par les médicaments à visée cardiovasculaire : en un mois, 51 % des personnes âgées enquêtées déclaraient acquérir au moins une fois un médicament de ce groupe. Puis venaient les médicaments de l’appareil digestif, les antalgiques et les médicaments du système nerveux central dont les antalgiques, pour lesquels les taux de consommateurs sont de 16 à 17 %.

Une autre particularité française est la consommation importante de psychotropes. La France se situe depuis de nombreuses années parmi les plus grands consommateurs de certaines classes thérapeutiques tels que les tranquillisants et hypnotiques.

 

Les personnes vivant en institution semblent consommer plus de médicaments que celles vivant au domicile. Dans l’étude PAQUID,  elles consommaient en  moyenne 5,2 médicaments par jour, 56% d’entre elles prenant plus de 4 médicaments.

 

Prescription inadéquate chez la personne âgée

 

L’importante consommation médicamenteuse chez la personne âgée et son corolaire la polymédication est souvent légitime. La polymédication est directement liée à la polypathologie.

Cependant, la polymédication augmente le risque iatrogène et diminue l’observance des traitements.

La prescription peut être inadéquate, parce qu’excessive, ou au contraire insuffisante, ou bien encore inappropriée, car d’autres médicaments que ceux prescrits sont disponibles qui sont plus efficaces ou mieux tolérés.

 

L’excès de traitements ( » Overuse « )

Il concerne la prescription de médicaments pour lesquels il n’y a pas d’indication ou qui ont une efficacité limitée ou non démontrée.

Dans l’étude ESPS 2000, parmi les 30 premiers médicaments achetés par les sujets âgés, on trouvait 6 antalgiques, 3 vasodilatateurs et 3 veinotoniques. Huit de ces 30 premiers médicaments sont des produits pour lesquels la Commission de Transparence a rendu un avis de  » service médical rendu  » insuffisant.

En termes de dépenses, le classement était différent : l’oméprazole était en première position, suivi par la simvastatine, la trimétazidine et le Ginko biloba. Hors, la prescription d’ oméprazole et de trimétazidine chez le sujet âgé sort souvent du cadre de l’AMM, l’utilisation des statines fait toujours l’objet de controverses après 75 ans, et le Ginko biloba a un  » service médical rendu  » insuffisant.

 

La prescription inappropriée ( » misuse « )

Elle est définie par le fait que le risque du médicament dépasse le bénéfice escompté. Beers a le premier défini une liste de médicaments considérés comme inappropriés chez le sujet âgé vivant en institution, critères revus ensuite pour les adapter à une population ambulatoire. A titre d’exemple, l’association dextropropoxyphène – paracétamol qui est en France le médicament le plus acheté par les sujets âgés est considéré par Beers comme inapproprié. Mais, ces critères ne font pas l’objet d’un consensus et ne résument pas tous les cas de prescription inappropriée.

Dans l’étude SAFEs (Sujet Agé Fragile: Evaluation et suivi) qui a inclus 1306 patients hospitalisés de 75 ans et plus (SAFEs), le nombre moyen de médicaments était de  5.7 +/- 2.9 par patient. 28% des patients patients prenaient au moins un médicament inapproprié (selon la liste de Beers). 589 (50.1%) avaient pris au moins un psychotrope dans les deux semaines précédant l’hospitalisation (en moyenne 1.6 +/- 0.9 psychotropes par patient). La prise d’un psychotrope était liée à:

–      démence (odds ratio [OR] = 1.4; 95% CI 1.1, 1.9; p = 0.03),

–      Syndrome dépressif (OR = 1.7; 95% CI 1.3, 2.1; p < 0.001),

–      Vie en institution (OR = 2.2; 95% CI 1.5, 3.4; p < 0.001),

–      Ustilisation de plus de 5 médicaments (OR = 3.2; 95% CI 2.5, 4.2; p < 0.001),

–      Index de comorbidité de Charlson (OR = 0.6; 95% CI 0.5, 0.8; p = 0.001).

 

 

L’insuffisance de traitement ( » underuse »)

Elle se définit par la non prescription d’un traitement efficace, chez les sujets ayant une pathologie, pour laquelle une ou plusieurs classes médicamenteuses ont démontré leur efficacité.

L’insuffisance de traitement concerne un grand nombre de maladies chroniques :

  • HTA systolique
  • Insuffisance coronaire : aspirine, b -bloquant et IEC
  • Insuffisance cardiaque : IEC et b-bloquant
  • Fibrillation auriculaire non valvulaire : AVK
  • Dépression : antidépresseur
  • Ostéoporose fracturaire : calcium / vitamine D et biphosphonates
  • Morphine dans les douleurs intenses non contrôlées par les autres traitements antalgiques

Ce défaut de traitement ne peut pas s’expliquer seulement par l’insuffisance d’évaluation des médicaments chez le sujet âgé avant leur mise sur le marché, insuffisance qui est cependant bien réelle. Les essais cliniques incluent en effet trop peu de malades âgés et surtout de malades très âgés et/ou polypathologiques, de sorte qu’il est de bien difficile d’évaluer le rapport bénéfice / risque d’un médicament dans cette population. L’underuse s’explique aussi par une crainte souvent exagérée de la survenue d’effets secondaires et par une incapacité des prescripteurs à réévaluer les traitements et à les remettre en cause.

 

 

Iatrogénie

 

Les effets indésirables médicamenteux sont plus fréquents chez les personnes âgées, plus graves et moins faciles à diagnostiquer: il faut toujours y penser !

Dix à 20% de ces effets indésirables sont suffisamment graves pour conduire à une hospitalisation. Les pathologies iatrogènes représenteraient entre 5 et 10 % des motifs d’hospitalisation après 65 ans et plus de 20 % après 80 ans.

Les études ont montré que, parmi ces effets indésirables médicamenteux, 30 à 60% sont prévisibles  et évitables. Ils résultent le plus souvent de l’action pharmacologique du médicament et sont dose – dépendants.

Les symptômes révélateurs peuvent être évocateurs : hémorragie digestive sous AVK, coma sous sulfamides hypoglycémiants, constipation et opiacés…. Ils sont le plus souvent non spécifiques : troubles digestifs (nausées, vomissements, diarrhée), anorexie, malaises, chutes, troubles du comportement, de la vigilance, confusion, troubles du sommeil, sensations vertigineuses,… Une cause médicamenteuse doit être systématiquement évoquée devant toute altération de l’état de santé d’une personne âgée dont l’explication n’est pas d’emblée évidente. C’est le « réflexe iatrogénique ».

Dans une étude prospective ayant duré 6 mois dans deux hôpitaux anglais en 2001-2002, parmi 18820 admissions consécutives, un effet indésirable médicamenteux était observé dans 6.5% des cas qui expliquait totalement l’hospitalisation dans 80% des cas. L’âge moyen des patients ayant à l’entrée un effet indésirable médicamenteux était de 76 ans versus 66 ans pour les autres patients. Parmi ces effets indésirables, 72 % étaient considérés par les auteurs comme évitables. Les médicaments les plus impliqués étaient: les anti-inflammatoires non stéroïdiens (AINS) 29.6%, devant les diurétiques 27.3 %, les antivitamine K (AVK) 10.5%, puis les inhibiteurs de l’enzyme de conversion (IEC), sartans, antidépresseurs, b-bloquants et morphiniques.

Facteurs favorisant la iatrogénie

 

Facteurs de risque liés au patient

 

Vieillissement

Les modifications pharmacocinétiques sont les plus importantes :

- réduction de la fonction rénale: la posologie des médicaments à élimination rénale doit être adaptée au débit de filtration glomérulaire, qui peut être évaluée simplement par la formule de Cockcroft ou la formule MDRD;

Formule de Cockcroft

  • Homme : Cl (ml/mn) = (140-âge) x poids en kg

Créatininémie (µmol/l) x 0.8

  • Femme : Cl (ml/mn) = (140-âge) x poids en kg x 0.85

Créatininémie (µmol/l) x 0.8

- hypoprotidémie chez les patients dénutris qui s’associe à un risque de surdosage des médicaments fortement fixés aux protéines plasmatiques par augmentation de la fraction libre active et à un risque d’interactions compétitives pour les composés à forte affinité (AVK, sulfamides hypoglycémiants, AINS, fibrates…) ;

- diminution du rapport masse maigre/masse grasse et qui change les volumes de distributions, les médicaments lipophiles ayant tendance à être stockés fortement puis relargués. Ainsi, les Benzodiazépines, liposolubles, ont une demi-vie augmentée chez le sujet âgé ;

- modification de la perméabilité de la barrière hémato-encéphalique pouvant entraîner une plus grande sensibilité aux médicaments agissant au niveau du système nerveux central (notamment effet sédatif).

D’autres changements liés à l’âge comme celles du métabolisme hépatique (diminution de la masse hépatique, du flux sanguin hépatique) ou de l’absorption digestive (diminution de la sécrétion acide gastrique, de la vidange gastrique, de la motilité gastrointestinale, du débit sanguin et de la surface d’absorption) jouent un rôle moindre en pratique.

Au total, en ce qui concerne les modifications pharmacocinétiques liées au vieillissement :

• les médicaments ne sont pas tous concernés,

• les variations inter-individuelles sont importantes,

• les données sont incomplètes, parfois contradictoires,

• le retentissement clinique reste incertain sauf en ce qui concerne le rein.

Les modifications pharmacodynamiques sont moins bien connues et semblent jouer un rôle moins important. Cependant, il faut tenir compte :

-       de l’altération avec l’âge du tissu nodal cardiaque qui peut entraîner une plus grande sensibilité à certains médicaments (risque majoré de troubles conductifs) ;

-       de la diminution avec l’âge de la réponse aux catécholamines par défaut de transduction du message en aval des récepteurs bêta-adrénergiques ;

-       de la diminution et de la moindre sensibilité des récepteurs dopaminergiques au niveau du système nerveux central ;

-       de la plus grande sensibilité du sujet âgé aux benzodiazépines ;

-       de la moindre efficacité des bêta-2 mimétiques chez le sujet âgé en raison d’une diminution du nombre ou de la sensibilité des récepteurs bêta-2 adrénergiques (alors qu’au contraire les anticholinergiques gardent toute leur efficacité chez le sujet âgé;

La modification des systèmes de régulation joue un rôle important : par exemple de la régulation tensionnelle, du débit sanguin cérébral, de la soif…

Facteurs sociaux

- isolement social ou géographique,

- dépendance,

- changements de mode de vie (déménagement, institutionnalisation),

- conditions climatiques extrêmes

Comorbidité

La dépendance physique ou psychique, la maladie d’Alzheimer et maladies apparentées (et psychotropes ou anticholinergiques), la baisse de l’acuité visuelle ou de l’audition, les troubles de la déglutition, la dénutrition (médicaments liés à l’albumine), les déficiences rénales, cardio-respiratoires ou hépatiques,  l’hypertrophie prostatique  (et anticholinergiques)… augmentent le risque de survenue d’un accident iatrogène.

La survenue d’une pathologie aiguë, en déséquilibrant le traitement habituellement pris par le patient, augmente considérablement le risque iatrogène. Ainsi, la déshydratation en causant une insuffisance rénale fonctionnelle, augmente les concentrations plasmatiques des médicaments éliminés par le rein.

Défaut d’observance

Adéquation entre les recommandations du médecin et le comportement du patient, l’observance concerne aussi bien le suivi de la prescription des médicaments que les conseils et la planification des soins. Les traitements non suivis ou les médicaments pris à des doses excessives par rapport à celles prescrites constituent des défauts d’observance.

Les études sur l’observance des personnes âgées sont relativement peu nombreuses de sorte que l’impact clinique d’un défaut d’observance des traitements est mal connu.

Le défaut d’observance peut favoriser la survenue d’effets indésirables par sur-dosage ou sevrage intempestif, et conduire à un échec thérapeutique (en cas de sous-dosage), exposant alors à la prescription de médicaments supplémentaires avec les conséquences potentielles en termes d’iatrogénie et de surcoût financier.

On considère habituellement qu’un patient âgé sur deux n’est pas observant, mais ce chiffre n’est probablement pas différent chez l’adulte jeune. Environ 90 % de la non observance est sous forme de sous-médication (doses, horaires, produits oubliés, etc.).

Les traitements concernés sont principalement les affections chroniques, les affections ayant peu de signes fonctionnels (HTA, maladies métaboliques) ou les affections neuro-psychiatriques.

Plus que l’âge lui-même, les facteurs qui favorisent la mauvaise observance sont :

  • le nombre, la durée et la complexité des prescriptions,
  • le manque d’information,
  • l’incapacité à prendre (troubles de la vision, difficultés à manipuler les flacons, ouvrir les bouchons, couper les comprimés……) ou à comprendre (troubles cognitifs),
  • l’absence de perception ou la sous-estimation de la gravité potentielle de la maladie,
  • l’attitude de déni de la maladie,
  • l’auto-observation d’un effet indésirable que le malade n’ose pas déclarer,
  • des avis apparemment divergents entre les prescripteurs ou entre médecin et soignant,
  • un syndrome dépressif,
  • le coût élevé, l’absence de ticket modérateur,
  • les hospitalisations au cours desquelles le traitement est fréquemment modifié sans que le patient en soit correctement informé,
  • les génériques.

Automédication

L’automédication correspond à la prise d’un médicament en l’absence de prescription médicale

Il y a l’automédication par consommation de médicaments accessibles sans ordonnance.  Il y a surtout l’automédication par consommation de médicaments de l’armoire à pharmacie familiale. L’automédication est fréquente chez le sujet âgé (1/3 des patients selon une étude).

Les médicaments les plus souvent impliqués sont les antalgiques, l’aspirine, les anti-inflammatoires non stéroïdiens et les laxatifs. Cette automédication, sans faire l’objet d’une interdiction stricte, doit systématiquement être recherchée et le patient doit être informé des risques auxquels il s’expose.

Nomadisme médical

A l’origine de prescriptions multiples par des prescripteurs multiples sans coordination.

 

Facteurs de risque liés aux médicaments

 

  • Polymédication+++ : le nombre d’effets secondaires augmente exponentiellement avec le nombre de médicaments administrés. Il a été démontré que la diminution du nombre de médicaments administrés réduit significativement les effets secondaires sans altérer la qualité de vie,
  • Interactions médicamenteuses,
  • Marge thérapeutique étroite,
  • Longue ½ vie,
  • Documentation pré-AMM insuffisante (la plupart des médicaments de référence n’ont pas fait l’objet d’études spécifiques chez les sujets âgés et très âgés, sains ou polypathologiques),
  • Sous-estimation des évènements post-AMM.

 

Facteurs de risque liés à la prescription

 

  • Objectifs et/ou moyens thérapeutiques inadaptés au malade,
  • Désir louable mais utopique de vouloir tout traiter en même temps,
  • Méconnaissance des associations dangereuses ou contradictoires,
  • Défaut d’approche globale du sujet âgé au profit de traitements symptomatiques,
  • Redondances,
  • Méconnaissance de la comorbidité,
  • Connaissance insuffisante des modalités de prescription du médicament,
  • Efficacité non validée,
  • Dose excessive ou inadaptée aux insuffisances,
  • Durée non précisée ou indapatée,
  • Existence d’une alternative thérapeutique plus efficace ou mieux toléré,
  • Indications non validées,
  • Absence d’harmonisation de l’ensemble des prescriptions,
  • Information insuffisante du malade et de son entourage,
  • Réévaluation thérapeutique et/ou surveillance inadaptées. Il est souvent difficile pour le médecin traitant d’interrompre un médicament, en particulier lorsqu’il a été initié par un médecin spécialiste.
  • un relâchement de la surveillance clinique et biologique de médicaments longtemps bien tolérés.

Le tableau 1 présente les principales situations à risque chez le sujet âgé.

 

Les bonnes règles de prescription chez le sujet âgé

 

Les médicaments sont d’abord une chance pour la personne âgée, pourvu qu’ils soient bien utilisés.

 

Principes généraux

  • L’âge ne contre-indique aucun traitement.
  • L’âge peut modifier les objectifs et les modalités des traitements.
  • Le traitement  ne se limite pas à la prescription de médicaments, il comporte aussi une approche non médicamenteuse et psychologique.

 

Avant de prescrire

 

  • Ecouter, examiner ;
  • Comprendre la demande du patient ;
  • Faire le ou les diagnostics. Ne pas s’arrêter aux symptômes ;
  • Connaître tous les antécédents du patient ;
  • Connaître tous les médicaments pris par le patient ;
  • Connaître l’état cognitif et le mode de vie du patient ;
  • Connaître le poids, la fonction rénale, la TA couché et debout, l’état d’hydratation, l’état nutritionnel ;
  • Hiérarchiser les pathologies ;
  • Fixer des objectifs raisonnables en tenant compte du pronostic vital et fonctionnel du patient et de ses souhaits ;

 

Au moment de prescrire

 

  • Choisir le médicament ayant le meilleur rapport bénéfice/risque, le moins d’effets secondaires et d’interactions, la demi-vie la plus courte (sauf pour les AVK), le plus simple à prendre: 1 prise par jour, ayant la voie d’administration et la forme galénique la plus adaptée aux handicaps du patient, le moins cher;
  • Bien connaître le médicament choisi: voie d’élimination, demi-vie plasmatique, principales interactions médicamenteuses et principaux effets secondaires ;
  • Adapter la posologie à la fonction rénale en cas de médicament à élimination rénal;
  • Expliquer pour chaque médicament: son choix, son but, ses modalités, ses effets indésirables possibles en expliquant comment agir s’ils survenaient ;
  • Fixer la durée du traitement ;
  • Rédiger une ordonnance lisible ;
  • S’assurer que le traitement est bien compris ;
  • S’assurer que le traitement pourra être pris (pilulier, semainier,…). Si besoin, évaluer la capacité et la disponibilité de l’entourage pour assister le malade dans la prise des médicaments.

 

Après la prescription

 

  • Surveiller (programmer la surveillance clinique et paraclinique ;
  • Evaluer et réévaluer régulièrement: efficacité, tolérance ;
  • Savoir « déprescrire » c’est-à-dire arrêter un ou des médicaments transitoirement ou définitivement,
    • Parce que le malade est guéri ou le facteur déclenchant de la décompensation a disparu ;
    • Parce que la hiérarchie des pathologies à traiter à changé ;
    • Parce que la thérapeutique à échoué ;
    • Parce qu’une  pathologie iatrogène est suspectée ;
    • Parce que le médicament est d’utilité et/ou d’efficacité insuffisamment prouvées.
  • Améliorer l’observance : avant la prescription, il faut évaluer a priori la qualité potentielle de l’observance et les facteurs favorisant les erreurs. Lors de la prescription, il est nécessaire d’informer le malade, les soignants et l’entourage, à la fois de l’intérêt du traitement, mais aussi des risques de mal le suivre; les ordonnances doivent être expliquées, limitées aux médicaments indispensables et indiquer des heures d’administration mémorisables et limitées en nombre. Lors de la surveillance du traitement, une écoute attentive du malade et des soignants doit permettre de dépister une mauvaise observance débutante.

 

Tableau 1 : Situations à risque de survenue d’un effet indésirable médicamenteux

  • Prescription chez les sujets :
    • Polypathologiques
    • Insuffisants rénaux
    • Dénutris
    • Ayant un équilibre cardiovasculaire précaire
    • Déments
    • Ayant des troubles de l’équilibre et de la marche
    • Ayant un déficit sensoriel
    • Prescription d’un médicament :
      • A marge thérapeutique étroite
      • Psychotrope
      • Cardiovasculaire
      • Récemment mis sur le marché
      • Association de principes actifs
      • Avec d’autres ayant une même action pharmacologique
      • Affection intercurrente aiguë :
        • Troubles digestifs, fièvre avec anorexie, coup de chaleur et toute situation induisant une déplétion sodée
        • Infection

 

Pour en savoir plus

 

  1. Afssaps. Mise au point : prévenir la iatrogénèse médicamenteuse chez le sujet âgé Juin 2005
  2. Avray L Sermet C. Enquête Santé et Protection Sociale (ESPS). Consommations et prescriptions  pharmaceutiques chez les personnes âgées. Un état des lieux. Gérontologie et Société 2002;103:13-27.
  3. Beers MH, Ouslander JG, Rollingher I, Reuben DB, Brooks J, Beck JC. Explicit criteria for determining inappropriate medication use in nursing home residents. UCLA Division of Geriatric Medicine. Arch Intern Med 1991;151(9):1825-32.
  4. DRESS ; Le marché du médicament dans cinq pays européens, structure et évolution en 2004, Etudes et Résultats, 502, 2006 : 7
  5. Fick DM, Cooper JW, Wade WE, Waller JL, Maclean JR, Beers MH. Updating the Beers criteria for potentially inappropriate medication use in older adults: results of a US consensus panel of experts. Arch Intern Med 2003; 163: 2716–24.
  6. Haute Autorité de Santé. Programme EPP. Prescription chez le sujet âgé (outils téléchargeables et synthèse bibliographique) www.has-sante.fr
  7. Haut Conseil Pour l’Avenir de l’Assurance Maladie, Rapport du haut Conseil pour l’avenir de l’assurance maladie, 2006, 129
  8. Lechevallier-Michel N, Gautier-Bertrand M, Alperovitch A, Berr C, Belmin J, Legrain S, et al. Frequency and risk factors of potentially inappropriate medication use in a community-dwelling elderly population: results from the 3C Study. Eur J Clin Pharmacol 2005;60(11):813-9.
  9. Mallet L, Spinewine A, Huang A. Prescribing In Elderly People 2. The challenge of managing drug interactions in elderly people. Lancet 2007; 370: 185–91.
  10. Pirmohamed M, James S , Meakin S, Green C, Scott AK, Walley TJ, et al. Adverse drug reactions as cause of admission to hospital: prospective analysis of 18 820 patients BMJ 2004;329:15–19.
  11. Prudent M, Dramé M, Jolly D, et al. Potentially Inappropriate Use of Psychotropic Medications in Hospitalized Elderly Patients in France : Cross-Sectional Analysis of the Prospective, Multicentre SAFEs Cohort. Drugs Aging. 2008;25:933-46.
  12. Spinewine A, Schmader KE, Barber N, Hughes C, Lapane KL, Swine C, Hanlon JT. Prescribing in Elderly People 1. Appropriate prescribing in elderly people: how well can it be measured and optimised? Lancet 2007; 370: 173–84.